vendredi 12 février 2021

VELOTAF / VELORUTION / BIKELIFE2OUF : 1 an sans transport en commun !


Jeudi 5 décembre 2019, Paris, N-ième jour de grève des transports de l’année… Un peu saoulé, je décide de remettre en fonctionnement mon vieux vélo pour aller bosser.

Quelques coups de pompe et trois tours de clef suffisent à remettre en état de marche mon Mercier Course, édition Tour de France 2ouf, hérité de mon grand-père et passé il y a quelques années en guidon droit, mono-vitesse et fourche Look carbone-turbo-mékouille.

L’engin rose-prostitué est léger, racé et sentimentalement très cher à mon cœur. Pour le confort et la fiabilité, il faudra repasser par contre ...



Pas de pluie, ni d’ennui mécanique en ce premier jour. La météo est même plutôt agréable pour une journée de décembre. J’arrive au boulot en avance par rapport à d’habitude, réveillé et de meilleure humeur que d’ordinaire. Habillé comme la veille, je finis un poil en “fire” après la montée de la Sorbonne et une fois rentré dans les bâtiments surchauffés. 

Comme à l'accoutumée dans les rues de Paris, je dois composer avec quelques troudbals : un peu à vélo, certains à pied (souvent sur leur téléphone), beaucoup dans leur voiture et énormément sur leur scooter ou trottinette électrique. 15 ans de roller, de skate et occasionnellement de vélo dans les rues de Paris m’ont heureusement habitué à les anticiper…



Agréablement surpris par la rapidité du trajet à vélo (30 min pour 8.5 km sans me presser, contre 40 min quand les transports sont fluides), je décide de poursuivre l’expérience les semaines suivantes.


Peu à peu je m’adapte et m’organise. J’apporte des vêtements pour le boulot en début de semaine et pour rouler je “glow up mon outfit” comme disent les jeunes instagrameuses : -Pantalon de randonnée Quechua, stretch, ajusté aux mollets et élastique à la cheville (j’en achèterai 2 autres identiques par la suite tellement ils sont agréables et moins salissants)

-Tour de cou, bandanas, etc … dans différents matériaux selon les températures. Les bandanas s’avèrent très pratiques quand on a envie de les retirer en roulant mais moins couvrant à l’arrière. Les tours de cou type Buff en jersey ou jersey + polaire sont idéaux pour les jours frais ou froids.

-En haut, une sous-couche technique et une veste coupe-vent déperlante deviennent vite mes indispensables. Astuce : un gilet sans manche en polaire ou doudoune permet de moduler thermiquement sans trop d’encombrement. “On attrape pas froid par les bras Papa !” ;-)

-En plus du casque et des gants renforcés sur le dessus, une paire de lunettes de vélo est un atout aussi moche qu’indispensable. Je m’en suis rendu compte le jour où j'ai perdu ma première paire.



J’ai identifié en quelques semaines deux axes d’amélioration : le transport de matériel et la protection contre la pluie :

Pour éviter d’avoir un sac sur le dos, la transpiration qui va avec et pour transporter des choses  “encombrantes”, j’ai chiné un porte-paquet et je l’ai installé gitanistiquement à l’avant de mon destrier.

Contre la pluie, une paire de garde-boue amovibles et un ensemble veste/pantalon imperméable pour 20 euros en surplus militaire.



Ainsi équipé, j’ai continué à vélotafer pendant plusieurs mois, en remplaçant peu à peu la plupart de mes autres trajets en Metro/RER/Bus par du vélo...

Quand la RATP et la SNCF ont disparu complètement de mon quotidien, je me suis dit que les quelques économies réalisées pourraient servir à investir dans une monture plus fiable et confortable que mon branlant et déraillant Mercier.


Avec un budget maximum fixé à 200 euros et du temps devant moi, j’ai fini par dénicher sur LEBONCOIN un superbe VTT Lapierre Race PRO en parfait état (pour 180 euros) ! 

Une fois révisé, réglé et monté en pneus route, je me suis régalé : Une fourche télescopique pour absorber les millions de défauts du bitume parisien et une super transmission 3x9 vitesses, ravissement intersidéral après des mois de monovitesse.

Le vélo nu est plutôt léger, son cadre sloping facile à enfourcher, sa transmission et ses freins fiables et rapides à entretenir ; et les roues de 26 pouces le rendent réactif et facile à lancer au feu vert… C’est tout ce que je cherchais. Le Red TURBOLITTO était né !














Par la suite, je l’ai bric’amélioré progressivement pour plus de confort et plus de chargement : 2 porte-bagages et des sacoches étanches faites maison, une selle de vélo ville ultra confort, une pochette de cadre pour l’équipement pluie, un guidon BMX de race, une sonnette, des poignées ergonomiques (mini investissement pour maxi confort <3 ) et des stickers de vitesssssse :-P






Ma devise / Mon Hashtag : #carryshitolympics



D’un point de vue Sécurité j’ai la chance d’avoir un local vélo peu fréquenté au sous-sol de mon immeuble et de pouvoir stocker mon vélo au boulot dans un coin du vestiaire. (J’avais subi une tentative de vol d’un vieux vélo, il y a des années, en journée et au sein même de l’hôpital où je travaille). Pour les arrêts longs, j’ai un combo Câble+antivol U de chez Décathlon dans une pochette sur le porte-bagage arrière et un antivol câble spirale pour sécuriser ma selle et attacher le vélo lors des arrêts minute.




Pour assurer les réglages et les petites réparations (crevaison, desserrage intempestif…), j’ai en permanence avec moi quelques outils : une chambre à air, un kit crevaison colle/rustine, 2 démonte-pneus, une mini-pompe, un multi-outil, une petite clef à molette et une paire de gants chirurgicaux pour rester presque propre. J’y ai ajouté avec le temps quelques bonbons, pour les fois ou c’est moi qui suis crevé et un sac plastique pour couvrir la selle lors des arrêts sous la pluie. J’ai fabriqué une pochette à fixer derrière la selle pour contenir tout ça.

En un peu plus d’un an de circulation quotidienne à Paris et sans pneus estampillés “anti-crevaison”, je ne compte que 2 crevaisons lentes. Une que j’ai pu réparer chez moi, l’autre au travail. L’astuce que je tiens d’un ami cycliste, c’est de toujours rouler très bien gonflé. Pour cela, je vérifie et éventuellement je corrige la pression de mes pneus une fois par semaine sans faute. Quelques secondes chaque semaine qui limitent efficacement les galères.



L’ennemi principal du cycliste c’est bien la pluie. J’ai pu expérimenter différentes solutions pour m’en protéger. 

Le premier accessoire indispensable pour rouler sur revêtement détrempé reste une bonne paire de garde-boue, suffisamment large, couvrant au moins ¼ de la roue avant et la moitié de la roue arrière (de petites bavettes en plus s’avérant le nec-plus-ultra).







  • Pour la pluie très fine et peu intense une simple veste imperméable suffit, les jambes fournissant un effort, elles sèchent presque instantanément.

  • Quand la pluie est plus intense l’ajout d’un pantalon étanche est un atout notable mais dans le temps l’entrejambe s’use au contact de la selle et finit par laisser passer de belles voies d’eau.

  • Dernier essai en date, la cape de pluie adaptée au vélo (trouvée sur Vinted pour 6 euros) est une solution plutôt satisfaisante pour du cyclisme/vélotaf urbain : Elle s’enfile d’un geste, protège directement le haut du corps des mains aux fesses. L’eau qui ruisselle dans le dos est évacuée sans mouiller la selle et les jambes sont protégées par le dessus quasiment jusqu’aux chevilles sans l’effet sauna du pantalon étanche. Le haut des chaussettes finit parfois humide mais rien de terrible. Quant à la prise au vent, elle diminue bien évidemment le rendement mais pour 30min à 1h en circulation urbaine, rien de bien méchant.


Niveau chaussures, après avoir fabriqué des sur-chausses coupe-vent et déperlantes “Nike Eau” plutôt efficaces, j’ai profité d’une affaire Vinted pour tester les chaussures Merrell typée trail à membrane Gore-Tex (Gamme “GTX”). En cas de pluie plutôt soutenue, même quand les chaussures semblent trempées extérieurement, les pieds restent au sec. Et par temps froid, les pieds restent au chaud… What Else ?!!



En vélo, en ville, “L’enfer… c’est les autres !” enfin surtout ceux qui ne vous ont pas vu ! 

Pour être entendu, vu et identifié de jour, optez pour des vêtements de couleur, une sonnette facile à trouver du pouce. En circulation, cherchez toujours le “eye contact” avec les autres acteurs de la street. En absence d’une interaction oculaire, considérez qu’on ne vous a pas vu (ou qu’on ne veut pas vous voir)... Méfiance !!!






De nuit et dès que la visibilité est atténuée, rendez vous visible. Catadioptres en tout genre, vêtements/accessoires réfléchissants et surtout des lumières puissantes et de préférence clignotantes (type stroboscopique). En éclairage fixe, vous n’êtes qu’une lumière de plus dans les rétroviseurs.


Et physiquement ça a changé quoi ?

Quand on sait que 30 min d’activité physique quotidienne permettent de booster les défenses immunitaires et qu’en ville 80% des maladies qu’on attrape se transmettent dans les transports… “La question elle est vite répondue !”

En une année, qui plus est compliquée sanitairement, je ne compte aucun rhume, mal de gorge ou état grippal passager… En préventif l’hiver, je conseille la tisane de thym et le miel, des antiseptiques naturels.

Je parcours en moyenne 500 kilomètres par mois. J’ai vu mon poids de forme passer de 70 à 68 kilos pour 1m76 en continuant de manger sans aucune retenue. Je ne suis pas adepte de junk food mais je déglingue régulièrement et avec enthousiasme chocolats, bonbons et autres sucreries. Je petit-déjeune plus qu’avant et je m’assure d’avoir toujours un petit boost de sucre dans une poche en cas de besoin.



Mes jambes se sont renforcées et mes cuisses ont pris un peu de volume. Je les exhibe désormais fièrement aux beaux jours dans des shorts en jean ras-le-bonbon ;-)





Le cap des premières semaines peut être un peu difficile à passer physiquement, jambes lourdes, fatigue, lassitude... Passé quelques mois, pour peu qu’on soit correctement équipé et organisé, il ne reste que le plaisir. On profite de ces petits moments de liberté et pour rien au monde on ne retournerait s’entasser dans les métros/bus/trains.



Me voilà VELORUTIONNAIRE !!! ... Et vous c’est pour quand ?





3 commentaires:

Olivier a dit…

Bravo! Super article qui donne la motivation!!! 👏👍🚵

Greg Hub a dit…

Enorme, super vélo :-)

Eastpack a dit…

Très bien rédigé comme tjrs, c'est un plaisir. Je reconnais là qq tranches de vie pour avoir abordé les mêmes contraintes il y a qq temps pour aller bosser le matin et revenir le midi. J'ai du pot chez moi la pluie est rare, ce qui n'est pas le cas du vent. Je plussoie pour l'état physique global et la pêche que tu peux avoir en arrivant.
Tout à fait d'accord avec la bavette . indispensable sous la pluie, et faisable avec une demie bouteille de ketchup. Gitan d'un jour ... gitan tjrs !
Je suis très admiratif de ta capacité à charger autant de trucs. Pas trop jouable chez moi, c'est plus rural et moins développé en piste cyclable. Je te dis pas l'ambiance convoi exceptionnel en revenant des courses à l'heure de pointe sur la départementale..
Ravi de voir la joli black aux seins en uréthane sur la photo du compteur. Montage graphique de Stephane Conus que j'ai ensuite fait en stickers. rien ne se perd :-)

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